Quels sont les bienfaits d'une diète cétogène ?

Kéto… Ce drôle de mot fleurit de plus en plus dans les médias, comme sur les étiquettes de produits dans les rayons dédiés au bien-être. Mais non, ce n’est pas le nom d’une quelconque marque, mais l’abréviation d’un adjectif anglais, ketogenic, en français « cétogène ». Cet adjectif a un sens précis : « qui entraîne la formation (gène) de cétones ou corps cétoniques (céto) », et cela dans l’organisme.

Dans les informations, de plus en plus nombreuses, sur le sujet, on trouve souvent l’expression « diète cétogène ». Il ne faut pas prendre ici le mot « diète » dans son sens courant de privation de nourriture, pour les nutritionnistes, il définit un mode d’alimentation précis, choisi pour son intérêt pour la santé. De même, bien que l’on parle souvent de « régime cétogène », il ne s’agit pas à proprement parler d’un régime, comme on en voit émerger à chaque printemps, mais plutôt d’un mode de vie que l’on adopte pour perdre du poids, améliorer son bien-être et son espérance de vie.

De quoi s’agit-il ?

Comme vous échangeriez l’essence contre l’hydrogène pour fournir de l’énergie à votre voiture, la diète cétogène permet de changer la source énergétique de vos cellules.

Le « carburant » de vos cellules, donc de vos organes, muscles, tissus, sans oublier le cerveau, est le glucose. Il doit être fourni par l’alimentation, car l’organisme en a un besoin constant. À noter que, à lui seul, le cerveau consomme, en moyenne, 20 % de l’énergie totale utilisée par l’organisme. Dans les pays développés, les sucres, appartenant à la famille des glucides, sont abondants dans l’alimentation, le plus souvent même en excès. Ces glucides viennent directement des produits sucrants et de l’assimilation de certains aliments, féculents, légumineuses, fruits, légumes. Ils sont ensuite transformés en glucose grâce à une cascade métabolique sous l’influence de divers enzymes. Enfin, le glucose ainsi produit passe dans la circulation sanguine au niveau de l’intestin grêle et sa concentration dans le sang, ou glycémie, est régulée par le pancréas grâce à deux hormones, l’insuline et le glucagon.

Comme si on jeûnait

Lorsque l’on se prive totalement de nourriture, c’est ce qu’on appelle le jeûne. Dans le passé de l’humanité, les populations ont connu des périodes de jeûne, quand la nourriture venait à manquer. Elles ont pourtant survécu, et l’explication en est connue.

En situation de jeûne, les glucides n’étant plus apportés par l’alimentation, les cellules du corps risquent de manquer de carburant, de glucose. Heureusement, l’organisme humain est programmé pour utiliser alors un plan B : il produit, à partir des réserves graisseuses du corps, des substances particulières appelées cétones. Les cellules savent, par un mécanisme complexe que nous découvrirons, transformer ensuite ces cétones, issues des acides gras du corps, en glucose, pour continuer à fonctionner. Dans cette situation, il y a évidemment perte de poids.

Le jeûne prolongé présente des risques (affaiblissement, carences, fonte musculaire…) Mais dans la diète cétogène, l’organisme reproduit ce processus, sans les risques, en permettant simplement la production de cétones. La recherche a même permis de montrer que l’énergie ainsi fournie par les cétones était plus rapidement et mieux disponible que celle fournie par le glucose.

En quoi consiste la diète cétogène ? Elle repose sur un certain nombre de règles alimentaires, qui modifient de manière importante nos habitudes. Globalement, il s’agit de diminuer drastiquement les glucides dans l’alimentation, de consommer une ration modérée de protéines (viandes, œufs, poissons…) et une part importante de corps gras soigneusement choisis. Ces corps gras ou acides gras constituent la réserve dans laquelle les cellules vont puiser pour produire du glucose. Et si vous êtes en surpoids, l’organisme, désormais en état de cétose, va aussi utiliser vos cellules graisseuses en excès, d’où l’effet amincissant de la diète cétogène. De plus, la diète cétogène exclut tous les produits industriels et privilégie les aliments naturels ou biologiques, que l’on prépare soi-même. C’est donc un mode alimentaire non toxique, sain.

Cette diète vous étonne ? Elle vous semble presque impossible ? Pourtant elle fait partie de l’alimentation traditionnelle et permanente de nombreuses populations telles que les Inuits ou certains Amérindiens.

De nombreux bienfaits

Le monde occidental a découvert la diète cétogène en 1921, grâce au Dr Russell Wilder, de la Mayo Clinic, qui l’avait mise au point dans un but thérapeutique, le traitement de l’épilepsie, et de nos jours elle est utilisée dans certains hôpitaux pour soigner les enfants épileptiques.

Aujourd’hui, les nutritionnistes mettent en lumière l’intérêt de la diète cétogène dans bien des domaines notament sur la perte de poids durable comme en témoignent de nombreux candidats à la minceur qui l’ont essayée, souvent après des années de régimes inutiles et d’effets yoyo.

À vous de jouer !

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